Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome premier.djvu/24

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prince, sans le regarder, reste encore. — Dites-moi donc, messieurs, comment je dois me faire comprendre à ce balourd ? dit le Vénitien, croyant que le prince n’entendait ni l’une ni l’autre langue ; en même temps, se levant, il veut prendre le prince par le bras ; celui-ci, perdant patience, saisit rudement le Vénitien et le jette par terre. Toute la maison se met en rumeur. J’entre au milieu du vacarme, et appelant involontairement le prince par son nom : Prenez garde, prince, lui dis-je imprudemment ; songez que vous êtes à Venise. Le mot de prince produisit un silence général, auquel succéda, par degrés, un murmure qui ne me parut pas de bon augure. Tous les Italiens qui se