Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome second.djvu/142

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vous écris du couvent de ***, où le prince a trouvé un asile. Dans ce moment il sommeille à côté de moi ; mais ce triste sommeil n’est pas du repos : ses lèvres prononcent le nom de Séraphina, et son extrême agitation prouve la nature du rêve qui l’obsède et les images déchirantes qu’il lui retrace. Pendant les derniers jours de la vie et des souffrances de la malheureuse Séraphina, les yeux du prince ne se sont pas fermés un instant ; il ne l’a pas quittée, et c’est dans ce moment de la plus affreuse anxiété qu’il se rappela qu’il avait un ami, et qu’il me fit demander. Non, de ma vie je n’oublierai ce que j’éprouvai lorsque, pâle, défait, ses beaux traits