Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome second.djvu/144

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de sensibilité, à tant de bassesse et de fourberie ? Non, le cœur de Séraphina était formé pour la vertu, pour tout ce qu’il y a de noble et de grand ; les circonstances, les vices des hommes l’ont égarée. L’amour lui avait rendu toute sa pureté, toute son énergie naturelle. Sa fin a été celle d’une sainte : elle a rassemblé tout ce qui lui restait de force pour mettre son amant dans ce qu’elle croyait être le chemin du ciel ; et quoique la doctrine qu’elle lui prêchait doive me paraître une erreur, il faut que je convienne que dans sa bouche elle me parut sublime. Comment la fermeté du prince n’aurait-elle pas été ébranlée ? Moi-même, mon cher comte,