Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome second.djvu/165

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de l’un des deux, l’autre ne m’aurait pas abandonnée ; mon père m’en avait parlé comme d’un second lui-même. Sans secours, sans asile, ne tenant à rien dans le monde, j’allais m’enchaîner malgré moi, par des vœux éternels, dans ce cloître que je détestais alors, et qui fait à présent l’objet de mes désirs, dit-elle en baissant la voix. L’homme respectable dont je vous ai parlé parut alors comme un ange protecteur ; il était l’ami de mon père aussi ; mais non pas celui qu’on m’avait annoncé : il m’arracha au malheur dont j’étais menacée, et m’a conduite ici.

— Achevez, divine Séraphina, dit le prince en se jetant à ses pieds ; un seul mot de plus, le nom de votre père.