Page:Schiller - Le Nécromancien ou le Prince à Venise, tome second.djvu/98

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Epargnez-moi des reproches, que d’abord je me suis fait moi-même. Mais était-il en mon pouvoir d’empêcher de si grandes pertes ? Le prince m’écoutait-il ? Que pouvait la faible voix de la représentation contre celle de la passion violente qui l’entraînait ? Non, au fond, j’ai fait ce que j’ai dû faire, et, je vous le jure, mon cœur ne me reproche rien.

Civitella lui-même a perdu considérablement ; pour moi, j’ai gagné environ six cents sequins. Le malheur soutenu du prince a fait du bruit ; ce sera une raison pour ne pas quitter sitôt le jeu. Civitella, heureux de trouver des occasions de l’obliger, lui a prêté encore une somme égale à celle qu’il vient de