Page:Schwob - Mœurs des diurnales, 1903.djvu/195

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diurnario diurnando diurnans diurnativo diurnare facit diurnaliter diurnantes. Ego habeo diurnales. Ergo gluo. Je connais mes auteurs : je vous les rends. Les cloches à Notre-Dame (vous m’entendez assez) les journaux au public. Vous en êtes ; j’en suis ; le journal nous a créés public. Il nous faut des journaux. L’homme ne vit pas de pain seul. Panem et diurnales ! Torture inconcevable que d’être sans journal ! Privez-moi plutôt de tabac, ou d’eau ou de pain. Lisez plutôt : « Nous n’imposerions aux détracteurs de la presse d’autre châtiment que de les sevrer pendant quelques semaines de la lecture des journaux ; on les verrait aussitôt venir à résipiscence » (J. Bourdeau, les Débats, 3 Janvier 1903). Qu’en dites-vous ? Celui-là n’est pas dans le Jardin des Supplices. Il est inédit, il est moderne, il est européen.

Et savez-vous comment il faut lire les journaux ? Il y a plusieurs méthodes. M. Secrétan, directeur de la Gazette de Lausanne, en lit certains pour se reposer : « Moi, dit-il, qui par devoir professionnel lis, tous les jours, beaucoup de journaux, de tous pays, je prends un journal de Paris quand, au bout de ma laborieuse journée, je veux ou me distraire