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ou me reposer. » (Revue Bleue, décembre 1902.)

Mais M. George Fonsegrive les lit entre ses repas. « Il est une heure ou quatre heures de l’après-midi… vous êtes bien éveillé, votre digestion ne vous trouble pas, vous prenez la feuille ou les feuilles, et, tout en faisant sauter les bandes, vous vous dites : « Attention ! » (Comment lire les journaux. 1 vol., Lecoffre).

Oh le fâcheux ! Il veut qu’on fasse « attention » à l’outrance ou à la discrétion des réclames, à la façon de résumer ou de couper les discours, aux chiffres qui sont faux, aux articles qui sont désintéressés, à la « manière légitimiste de présenter une histoire de chien écrasé ». Est-ce l’heure de jouer les Père Malebranche, et de se mettre à la recherche de la vérité ? Où la critique va-t-elle se nicher ? Porter « attention » à la lecture des journaux, des bons journaux, des amusants journaux, des journaux quotidiens, de notre pain quotidien que nous achetons pour un sou, pour un pauvre sou ! Et, comme dit l’Écho du 7 Janvier 1903, « il a eu son utilité, ce sou qui est l’étalon de la trésorerie populaire : il paie le petit pain de l’employé, le lait de la vieille femme, le bouquet de violettes de l’humble