Page:Schwob - Mœurs des diurnales, 1903.djvu/199

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prétendu de Dieu, force grandes tartines de m—e ; voilà pour les prophètes ; l’intéressant stréphopode fut scientifiquement opéré, au mépris des pratiques mystérieuses et surannées des sorciers de campagne ; voilà pour les crétins ; et l’on sait (sans plus faire de façons) comment le génie vient aux hommes. Coprophagie, leucocytose, syph — s ; lyrisme, idiotie, épilepsie ; hallucination, aliénation, suggestion, hystérie, inversion sexuelle, pathologie et psychopathie ; vous m’entendez assez. Dégénérescence. La cause aussi est entendue. Ce qu’il fallait démontrer. Basta, en espagnol.

Mais il y a l’Autre. Vous le connaissez bien ; nous en parlons toujours ; nous n’y pensons jamais. Celui dont nous disons « comme dit l’autre » et que nous n’avons jamais vu. Le journal a son secret ; la phrase a son mystère. L’Autre n’a pas de nom ; c’est l’Autre. Quand vous l’invoquez, il vous secourt. Criez à l’aide : il est là. Tout ce que vous ne savez pas, il le sait ; ce que vous savez, il ne le sait pas. C’est votre double ; il vous ressemble comme un frère. Entre minuit et une heure, si votre plume s’arrête — hélas — invoquez-le. Il vous parlera. Tenez ; voici qu’il est tard ; je suis