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bain de mer, en prendre un autre pour se nettoyer. »

À la rentrée, après avoir pris un bain, Notre Maître se fit initier à la coquetterie, craignant de devenir « mâchoire ». Il acheta un lorgnon pour remplacer les lunettes — « pas un de ces petits lorgnons qu’on se fourre dans le coin de l’œil et qui vous donnent l’air ou d’un sot ou d’un fat ; c’est un lorgnon comme j’en ai eu autrefois, qui s’ouvre en poussant un ressort ». Il prit des leçons de danse et se fit par sa mère « ouvrir un crédit quelque part pour s’acheter des souliers vernis ». On lui prêta pour se promener « un bâton qui réveilla en lui mille souvenirs ». Enfin il se fit couper la barbe « non pas précisément toute la barbe, mais les deux grosses touffes qui lui hérissaient le menton ». Ses camarades d’École jugèrent « qu’il avait l’air d’un garçon perruquier » et par 14 voix contre 4 votèrent qu’il la laisserait repousser.

Il alla au bal chez M. Papillon, mais n’osa point y danser ni même y consommer : à l’heure où il partit, on ne donnait « encore que des sorbets et des glaces, et encore en très petite quantité ». Il alla donc avec Jules à l’office ce où tout cela se pré-