Page:Schwob - Mœurs des diurnales, 1903.djvu/46

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M. Gaston Boissier, dans une savante étude où il nous a exposé ses conclusions sur l’opuscule de M. Hübner : De senatus populique romani actis (Leips., 1860), dit formellement : « Le mot de Journal est sorti de l’adjectif diurnalis, qui vient lui-même de diurnus. (Le Journal de Rome, p. 269.) D’où il s’autorise pour traduire Acta diurna populi romani par Journal de Rome.

Donc s’il y a eu des Fratres Diurnales, ce ne pouvaient être que les prêtres chargés des fonctions sacerdotales relatives aux Acta diurna.

Mais voici où notre découverte prend un intérêt historique très passionnant. Jusqu’ici on croyait savoir, d’après Suétone, que la publication des Acta diurna avait été instituée par César en l’an de Rome 695 (59 avant J.-C.), où il fut nommé consul. « Un de ses premiers actes, dit Suétone, fut d’établir que les procès-verbaux des assemblées du Sénat aussi bien que de celles du peuple seraient tous les jours rédigés et publiés : instituit ut tam senatus quam populi diurna confierentet publicarentur. Le seul fait antérieur connu et qui se rattache à cet ordre d’idées, c’est la coutume exposée par M. Boissier dans les termes suivants :