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dant mon séjour dans l’île, parce que leur mort est tenue soigneusement cachée par les Diurnales. L’île est toute gâtée par les excréments anciens de tous ces oiseaux sacrés. On a tenté d’en faire un usage : personne jusqu’ici n’a pu réussir. Les enfants s’en servent à la place d’éponge pour s’essuyer après s’être soulagé le ventre : mais il paraît que cela occasionne le flux de sang.

La couleur de l’or, la vue des guerriers et des armes, l’aspect des femmes nues fait entrer ces oiseaux en délire. Les Diurnales utilisent les femmes à cet égard et donnent pour les oiseaux certaines représentations de théâtre et de mimique musicale : on dit que les femmes nues se laissent approcher par eux sans trop d’horreur dans les théâtres et les lupanars ; et alors les oracles sont bons [relativement à ces femmes ?][1]. On fait aussi parfois défiler les guerriers devant eux et souvent on donne le panache d’un héros à l’un de ces oiseaux qui s’en décore ; et alors les oracles sont très bons. Il est très dangereux de leur montrer la couleur de l’or : cependant, ils s’en contentent parfois et alors les oracles sont excessivement bons ; mais

  1. Passage obscur.