Page:Schwob - Mœurs des diurnales, 1903.djvu/69

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firmer sous ses yeux la parole hardie du grand historien : adorare vulgus.

Il semble que nous possédons maintenant l’interprétation du texte de la stèle et de la représentation qu’elle nous offre. Le monument atteste le culte rendu au dieu Public par les Diurnales. Ce culte remonte au moins au temps de Romulus. Comme le culte des Arvales, comme le culte du chêne de Némi, on le trouve localisé à la fin du Ier siècle apr. J.–C. dans une île où il avait peut-être été introduit lors d’un débarquement de César. Il paraît évident en effet que César, tout en « laïcisant » le culte de Public, tout en créant le journal accessible à tous, dut favoriser l’ancienne coutume religieuse. C’est maintenant affaire aux savants, aux historiens des religions, de suivre encore plus haut dans les annales de l’humanité les origines du journalisme, le culte du public.