Page:Schwob - Mœurs des diurnales, 1903.djvu/79

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Mon vieux, ç’a m’a fait comme un éclair. Nous tirons le panneau ; nous descendons ; — nous crevons le papier, le sacré papier, du premier tonneau. Savez-vous ce que c’était ? Du copra ? Je t’en f…! Non.

C’était de la m—e, mes amis, de la m—e de Papou ! Voilà l’effet de l’Opinion nationale !

— Ah, mes enfants, si on peut dire ! s’écria Notre Maître ! Voyons, Ducos, c’étaient des sauvages, des manières de sans-soin, des innocents noirs — il ne faut pas juger là-dessus !

— Pour ça, dit Fromageon, d’un air morne, rappelez-vous que le typo qui coiffa le patron du grand canard d’un pot de chambre rempli jusqu’à la gueule, devant le café Riche — rappelez-vous qu’il avait attaché dessus un journal. Ça ce n’est pas une coïncidence ; c’est positif. Il y a des gens qui l’ont vu. Il n’y a pas de superstition là dedans, vous savez. C’était un grand vase de nuit plein de m—e, et la m—e était couverte avec un journal. Tout le monde peut s’en souvenir ici.

— Je ne dis pas, murmura Notre Maître : mais là, Fromageon, le cœur sur la main ; ça n’est pas une idée extraordinaire. Tout le monde en aurait