Page:Scribe - Théâtre, 14.djvu/282

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
Dès qui il pourra les satisfaire tous,
Ce pouvoir souverain va le conduire au crime,
Et le crime conduit à nous.

(Bertram rentre dans la caverne à droite. Les nuages qui couvraient la scène disparaissent. Le théâtre représente une des galeries du cloître. À gauche, à travers les arcades, on aperçoit une cour remplie de pierres tumulaires dont quelques-unes sont concertes de végétation, et au-delà la perspective des autres galeries. À droite, dans le mur, entre plusieurs tombeaux sur lesquels sont couchées des figures de nonnes taillées en pierre, on remarque celui de sainte Rosalie. Sa statue en marbre est recouverte d’un habit religieux, et tient à la main une branche verte de cyprès. Au fond, une grande porte, et un escalier conduisant aux caveaux du convent. Des lampes en fer rouillé sont suspendues à la voûte. Tout annonce que depuis long-temps ces lieux sont inhabités. Il fait nuit. Les étoiles brillent au ciel, et le cloître n’est éclairé que par les rayons de la lune.)


Scène VII.

Les précédens ;

(Bertram arrive par la porte du fond. Il est enveloppé dans son manteau, avance lentement, et regarde les objets qui l’entourent. Les oiseaux de nuit, troublés dans leur solitude par ce bruit inaccoutumé, s’envolent au dehors.)

RÉCITATIF.
BERTRAM.
Voici donc les débris du monastère antique
Voué par Rosalie aux filles du Seigneur ;
Ces prêtresses du ciel, dont l’infidèle ardeur,
Brûlant pour d’autres dieux un encens impudique,
Où régnaient les vertus fit régner le plaisir !

(Regardant la statue de sainte Rosalie.)

Le céleste courroux, attiré par la sainte,
Au milieu de la joie est venu vous punir,
Imprudentes beautés !… Ici, dans cette enceinte,