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LE MAITRE DES CÉRÉMONIES.
Nobles et chevaliers, venez, retirons-nous.

(Tout le monde sort. — En ce moment Robert paraît sur la galerie du fond avec le rameau de cyprès ; aussitôt tous les personnages, frappés de stupeur, restent immobiles dans la position où ils se trouvaient ; la princesse tombe sur les degrés qui conduisent à son lit. Robert entre dans l’appartement ; les portes se referment derrière lui d’elles-mêmes.)


Scène II.

ISABELLE, ROBERT.
ROBERT.
Du magique rameau qui s’abaisse sur eux
L’invincible pouvoir vient de fermer leurs yeux ;
Ta voix, fière beauté, ne peut être entendue
De ces lieux où me guide un ascendant fatal.
Dussé-je te ravir, menaçante, éperdue,
Tu me suivras loin d’un rival.
Mais non, tu vas céder !… Approchons… qu’elle est belle !
Ce paisible sommeil, le calme de ses sens…
Prête un charme plus doux à ses traits innocents.
Hâtons-nous il le faut… Isabelle !… Isabelle !
Pour toi je romps le charme où sont plongés leurs sens.
ISABELLE, s’éveillant.
Où suis-je ? et quelle voix m’appelle ?
Quel sommeil effrayant avait fermé mes yeux ?
Que vois-je ? est-ce une erreur nouvelle ?
Quoi ! Robert en ces lieux !