Page:Segard - Le Mirage perpétuel, 1903.djvu/36

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Elle descend d’un trou creusé dans l’Albaycin
Par des pères venus de régions lointaines,
Et montrant d’un coup d’œil sa tanière hautaine
Nous découvre en dansant la pointe de ses seins.

Ô fins jarrets nerveux, petit corps énergique,
Comme tu connais bien le désir grandissant
Qui nous trouble le cœur et la chair et le sang,
Quand tu brandis la fleur de ton sexe magique ;

Ta race de nomade a sa part de beauté !
Libre et souple, sans crainte, ô gitane farouche,
Ton baiser comme un grain de piment dans la bouche
Me darde le remords de mes timidités.