Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/62

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contre les amis de Notre-Seigneur, qu’ils haïssaient plus que jamais.

Mais comment Gamaliel les a-t-il laissés faire ?

Grand’mère. D’abord, seul contre tous, il n’aurait pu les en empêcher. Ensuite, cela lui était bien égal qu’on fit souffrir les Apôtres. Le conseil qu’il avait donné était bon, mais il ne l’avait pas donné dans l’intérêt des Apôtres ni de la doctrine de Notre-Seigneur, mais dans son propre intérêt et dans celui de ses méchants amis, parce que la mort des Apôtres aurait exaspéré le peuple, qui se serait révolté et aurait peut-être massacré tous les membres du conseil.

Lorsque les Apôtres eurent été fouettés, on les renvoya, leur défendant de parler au nom de Jésus.

Ils sortirent du conseil plein de joie d’avoir été jugés dignes de souffrir cet outrage pour le nom de Jésus.

Louis. Est-ce qu’on les avait fouettés fort ? Leur a-t-on fait du mal ?

Grand’mère. Certainement ; d’abord parce que les fouets des Juifs étaient faits en lanières ou bandes de cuir tressées, ce qui emporte la peau à chaque coup ; ensuite parce que la haine des juges et des bourreaux contre Jésus-Christ leur faisait exécuter ce supplice avec un redoublement de cruauté.

Jeanne. Pauvres Apôtres ! Ils faisaient pourtant une belle action eu désobéissant aux méchants Juifs !

Grand’mère. Oui ; eux les premiers ont montré le courage que pouvait donner la foi ; et bien loin de se plaindre du supplice qu’ils avaient souffert, ils ont été joyeux et heureux de verser leur sang pour le Divin Maître qui avait répandu tout