Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/70

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riette comprend très-bien que tu lui rends un grand service, en exerçant sa patience ; elle ne se fâchera pas, je te réponds d’elle.

Henriette, souriant. Merci, Grand’mère ; je tâcherai de ne jamais m’impatienter et d’être douce comme un agneau.

Grand’mère, souriant. Ce sera très-beau ; et si tu continues, nous t’appellerons Agnella. Je réponds à Armand : lapider c’était tuer à coups de pierres.

Armand. Est-ce que ça faisait mal ?

Grand’mère. Je crois bien. Très-mal. Tu sais comme cela fait mal de se cogner fort ou de recevoir un coup ; c’était bien pis quand on recevait sur la figure, sur la tête, sur tout le corps, des grosses pierres coupantes, pointues ; à chaque pierre le sang jaillissait. Et c’est pourquoi ceux qui lapidèrent saint Étienne ôtèrent leurs vêtements pour qu’ils ne fussent pas tachés de sang, et ils les donnèrent à garder à un jeune homme nommé Saül.

Et pendant que les Juifs lapidaient Étienne, celui-ci priait et disait :

« Seigneur, Jésus, recevez mon esprit. »

Et s’étant mis à genoux, il cria d’une voix forte :

« Seigneur, ne les punissez pas du péché qu’ils commettent ; pardonnez-leur. »

En disant ces mots, il s’endormit dans le Seigneur, c’est-à-dire il mourut, ayant, comme son Divin Maître, demandé pardon pour ses bourreaux.

Jacques. Ces misérables Juifs ! Je ne comprends pas que le bon Dieu ne les ait pas punis ? Si j’avais été le bon Dieu, je les aurais fait mourir après des années de tortures !