Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/105

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les yeux ! — Tout l’océan du grand Neptune suffira-t-il à laver — ce sang de ma main ? Non, c’est plutôt ma main — qui donnerait son incarnat aux vagues innombrables, — en faisant de l’eau verte un flot rouge.
Rentre Lady Macbeth.
LADY MACBETH.

— Mes mains ont la couleur des vôtres ; mais j’aurais honte — d’avoir le cœur aussi blême.

On frappe.

J’entends frapper — à l’entrée du sud. Retirons-nous dans notre chambre. — Un peu d’eau va nous laver de cette action. — Comme c’est donc aisé ! Votre résolution — vous a laissé en route.

On frappe.

Écoutez ! on frappe encore. — Mettez votre robe de nuit, de peur qu’un accident ne nous appelle — et ne montre que nous avons veillé. Ne vous perdez pas — si misérablement dans vos pensées.

MACBETH.

— Connaître ce que j’ai fait ! Mieux vaudrait ne plus me connaître !

On frappe.

— Éveille Duncan avec ton tapage ! Je voudrais que tu le pusses. —

Ils sortent.
Entre un portier.
On frappe derrière le théâtre.
LE PORTIER.

Voilà qui s’appelle frapper ! Un homme qui serait portier de l’enfer serait habitué à tourner la clef !

On frappe.

Frappe, frappe, frappe !… Qui est là, au nom de Bel-