Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/124

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MACBETH.

— Oui, il y a là une consolation : ils sont attaquables. — Sois donc joyeuse. Avant que la chauve-souris ait fait à tire d’ailes — son tour de cloître, avant qu’à l’appel de la noire Hécate, — l’escarbot aux ailes d’écaille ait de ses bourdonnements sourds — sonné le carillon somnolent du soir, il sera fait — une action d’un formidable éclat.

LADY MACBETH.

Quelle action ?

MACBETH.

— Ah ! chère poule, sois innocente de la confidence — jusqu’à ce que tu applaudisses à l’exécution… Viens, noir fauconnier de la nuit, — bande les yeux sensibles du jour compatissant, — et, de ta main sanglante et invisible, — arrache et mets en pièces le fil de cette grande existence — qui me fait pâlir !… La lumière s’obscurcit, et le corbeau — vole vers son bois favori ; — les bonnes créatures du jour commencent à s’assoupir et à dormir, — tandis que les noirs agents de la nuit se dressent vers leur proie. — Tu t’étonnes de mes paroles ; mais sois tranquille : — les choses que le mal a commencées se consolident par le mal. — Sur ce, viens avec moi, je t’en prie.

Ils sortent.

SCÈNE XII.
[Une avenue conduisant à la porte d’entrée du palais.]
Entrent trois assassins.
PREMIER ASSASSIN.

— Mais qui t’a dit de te joindre à nous ?

TROISIÈME ASSASSIN.

Macbeth.