Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/132

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désert avec ton épée ; — si alors je m’enferme en tremblant, déclare-moi — le marmot d’une fille. Hors d’ici, ombre horrible !
Le spectre disparaît.

— Moqueuse illusion, hors d’ici !… Oui ! c’est cela… Dès qu’il s’en va, — je redeviens homme… De grâce, restez assis.

LADY MACBETH.

— Vous avez fait fuir la gaieté et rompu notre bonne réunion — par ce désordre surprenant.

MACBETH.

De telles choses peuvent-elles arriver — et fondre sur nous, comme un nuage d’été, — sans nous causer un étonnement particulier ? Vous me faites méconnaître — mon propre caractère, — quand je songe que, devant de pareils spectacles, — vous pouvez conserver le rubis naturel de vos joues, — alors que les miennes sont blanches de frayeur.

ROSSE.

Quels spectacles, monseigneur ?

LADY MACBETH.

— Je vous en prie, ne lui parlez pas ; il va de pire en pire ; — toute question l’exaspère. Bonsoir en même temps à tous. — N’attendez pas votre tour de partir, — mais partez tous à la fois.

LENOX.

Bonsoir ; et puisse une meilleure santé — être accordée à sa majesté !

LADY MACBETH.

Affectueux bonsoir à tous !

Sortent les seigneurs et les gens de la suite.
MACBETH.

— Il y aura du sang versé ; on dit que le sang veut du sang. — On a vu les pierres remuer et les arbres