Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/167

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LE MÉDECIN.

En pareil cas, c’est au malade — à se traiter lui-même.

MACBETH.

— Qu’on jette la médecine aux chiens, je ne veux rien d’elle… — Allons, mettez-moi mon armure ; donnez-moi mon bâton de commandement… — Seyton, fais faire une sortie… Docteur, les thanes me désertent… — Allons ! mon cher, dépêchons !… Si tu pouvais, docteur, examiner — l’eau de mon royaume, découvrir sa maladie, — et lui rendre, en le purgeant, sa bonne santé première, — je jetterais tes louanges à tous les échos, — pour qu’ils les répétassent… Ôtez-moi mon armure, vous dis-je… — Quelle rhubarbe, quel séné, quelle drogue purgative — pourrait donc faire évacuer d’ici ces Anglais ? … As-tu ouï parler d’eux ?

LE MÉDECIN.

— Oui, mon bon seigneur ; les préparatifs de votre majesté — nous ont donné de leurs nouvelles.

MACBETH.

Qu’on porte mon armure derrière moi… — Je ne craindrai pas la mort ni la ruine — avant que la forêt de Birnam vienne à Dunsinane…

Il sort.
LE MÉDECIN.

— Si j’étais une bonne fois élargi de Dunsinane, — il n’est pas de profits qui m’y feraient revenir.

Il sort.