Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/169

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MACDUFF.

Que nos justes censures — attendent l’événement infaillible ; jusque-là déployons — la plus savante bravoure.

SIWARD.

Le temps approche — où une décision nécessaire nous fera connaître — notre avoir et notre déficit. — Les conjectures de la pensée reflètent ses espérances incertaines : — mais le dénoûment infaillible, ce sont les coups qui doivent le déterminer. — À cette fin précipitons la guerre.

Ils se mettent en marche.

SCÈNE XXIII.
[Dunsinane. Intérieur du château.]
Entrent, sous les drapeaux, au son du tambour, Macbeth, Seyton et des soldats.
MACBETH.

— Qu’on déploie nos bannières sur les murs extérieurs ; — le cri de garde est toujours : ils viennent ! Notre château est assez fort — pour narguer un siége : qu’ils restent étendus là — jusqu’à ce que la famine et la fièvre les dévorent ! — S’ils n’étaient pas renforcés par ceux qui devraient être des nôtres, — nous aurions pu hardiment aller à eux, barbe contre barbe, — et les faire battre en retraite jusque chez eux… Quel est ce bruit ?

SEYTON.

— Ce sont des cris de femme, mon bon seigneur.

MACBETH.

— J’ai presque perdu le goût de l’inquiétude. — Il fut un temps où mes sens se seraient glacés — au moindre cri nocturne, où mes cheveux, — à un récit lugubre, se seraient dressés et agités — comme s’ils étaient vi-