Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/197

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CONSTANCE, à Philippe.

— Laisse-moi répondre.

À la reine-mère.

Ton fils qui usurpe.

LA REINE-MÈRE.

— Arrière, insolente ! Ton bâtard doit être roi, apparemment, — pour que tu puisses être reine et faire échec au monde !

CONSTANCE.

— Mon lit fut toujours aussi fidèle à ton fils — que le tien le fut à ton mari ; et — il y a plus de ressemblance, dans les traits, entre cet enfant et son père Geoffroy — que, dans le caractère, entre toi et Jean, Jean qui te ressemble — comme la pluie à l’eau, comme le diable à sa mère ! — Mon fils, un bâtard ! Sur mon âme, je crois — que son père n’a pas été aussi loyalement mis au monde : — il n’a pu l’être, si tu étais sa mère !

LA REINE-MÈRE, à Arthur.

— Voilà une bonne mère, enfant, qui salit ton père !

CONSTANCE.

— Voilà une bonne grand’mère, enfant, qui voudrait te salir !

L’ARCHIDUC.

— Paix !

LE BÂTARD, montrant l’archiduc.

Écoutez le crieur.

L’ARCHIDUC, au bâtard.

Qui diable es-tu ?

LE BÂTARD.

— Quelqu’un qui vous endiablerait, monsieur, — s’il pouvait vous attraper seul, vous et votre peau.

Montrant la peau de lion que l’archiduc porte par-dessus son armure.

— Vous êtes le lièvre dont parle l’adage — et dont toute la valeur est de tirer la barbe aux lions morts. — Je rous-