— Oh ! tremblez ! vous entendez le lion rugir !
— Montons dans la plaine ! Nous y développerons — dans le meilleur ordre tous nos régiments.
— Hâtons-nous donc pour prendre l’avantage du terrain.
— C’est cela ! Vous, sur l’autre hauteur, — vous tiendrez le reste en réserve… Dieu et notre droit !
— Hommes d’Angers ! ouvrez vos portes toutes grandes, — et recevez le jeune Arthur, duc de Bretagne. — Il vient, par le bras de la France, de faire — un long avenir de larmes à bien des mères anglaises, — dont les fils sont épars sur la poussière ensanglantée, — à bien des veuves, dont les maris étreignent, — dans un froid embrassement, la terre décolorée ; — et la victoire, obtenue avec peu de perte, joue — avec les étendards dansants des Français, — qui s’avancent, triomphalement déployés, — pour entrer chez vous en conquérants et pour proclamer — Arthur de Bretagne roi d’Angleterre et le vôtre !
— Réjouissez-vous, hommes d’Angers, sonnez vos cloches. — Le roi Jean, votre roi et roi d’Angleterre,