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RICHARD III.
cette femme et de porter sa livrée. — La jalouse et caduque veuve et celle-ci, — depuis que notre frère les a sacrées grandes dames, — sont de puissantes commères dans cette monarchie.
BRAKENBURY.

— Je supplie vos grâces de me pardonner. — Sa majesté m’a formellement commandé — de ne laisser aucun homme, de quelque rang qu’il soit, — avoir un entretien particulier avec son frère.

RICHARD.

— Vraiment ! s’il plaît à votre révérence, Brakenbury, — vous pouvez prendre part à tout ce que nous disons. — Nous ne parlons pas en traîtres, l’ami ! nous disons que le roi — est sage et vertueux, et que la noble reine — est nantie d’un bel âge, qu’elle est blanche et pas jalouse. — Nous disons que la femme de Shore a le pied joli, — la lèvre cerise, — l’œil charmant, et le langage plus qu’agréable ; — enfin que les parents de la reine sont des gentilshommes achevés. — Qu’en dites-vous, monsieur ? Pouvez-vous nier tout cela ?

BRAKENBURY.

— Je n’ai rien à faire moi-même, milord, avec tout cela.

RICHARD.

— Rien à faire avec mistress Shore ? Je te le dis, camarade, — celui qui a quelque chose à faire avec elle, hormis un seul, — aura raison de le faire dans le plus grand secret.

BRAKENBURY.

— Hormis un seul ! qui donc, milord ?

RICHARD.

— Son mari, faquin ! Voudrais-tu me trahir ?