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SCÈNE III.

BUCKINGHAM.

— Oui, madame : il désire réconcilier — le duc de Glocester avec vos frères, — et ceux-ci avec milord chambellan. — Il vient de les mander tous en sa royale présence.

ÉLISABETH.

— Dieu veuille que tout aille bien !… Mais cela ne sera jamais. — Notre bonheur, je le crains, a atteint son apogée.

Entrent Richard, Hastings et Dorset.
RICHARD.

— Ils me font du tort, et je ne le souffrirai pas. — Quels sont ceux qui se plaignent au roi — que je leur fais sombre mine, vrai Dieu ! et que je ne les aime pas ? — Par saint Paul, ils aiment bien faiblement sa grâce, — ceux qui lui remplissent les oreilles de ces rumeurs discordantes ! — Parce que je ne sais pas flatter, parler le beau langage, — sourire au nez des gens, caresser, tromper, cajoler, — faire en saluant le plongeon français, et singer la courtoisie, — je dois être tenu pour un ennemi plein de rancune ! — Est-ce qu’un homme sincère, qui ne pense pas à mal, ne peut pas vivre — sans être injurié ainsi dans sa franchise — par des maîtres Jacques soyeux, sournois, intrigants ?

GREY.

— À qui, dans toute cette réunion, parle votre grâce ?

RICHARD.

— À toi, qui n’as ni honnêteté, ni grâce. — Quand t’ai-je injurié ? Quand t’ai-je fait du tort ?

S’adressant aux autres lords.

— Ou à toi ? ou à toi ? ou à aucun de votre faction ? — Peste soit de vous tous ! Sa majesté, — que Dieu la préserve plus longtemps que vous ne désirez ! — ne peut pas