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RICHARD III.
voyer immédiatement à Ludlow — chercher le jeune roi et de le faire — conduire à Londres par une petite escorte, pour le couronner.
RIVERS.

— Pourquoi par une petite escorte, milord de Buckingham ?

BUCKINGHAM.

— Parbleu, milord, de peur que, dans une foule, — la blessure de la haine, à peine fermée, ne se rouvrît : — le péril en serait d’autant plus grand — que l’État est faible et non encore gouverné. — Quand tous les chevaux ont la bride sur le cou — et peuvent diriger leur course où ils veulent, — mon avis est qu’on doit prévenir — le danger du mal comme le mal lui-même.

RICHARD.

— J’espère que le roi a fait la paix entre nous tous ; — le raccommodement est ferme et sincère chez moi.

RIVERS.

— Et chez moi aussi ; et chez tous, je pense. — Mais, puisqu’il est tout frais encore, il ne faut pas — l’exposer au danger d’une rupture — qui serait fort possible au milieu d’une compagnie nombreuse. — Aussi je pense, avec le noble Buckingham, — qu’il est convenable de n’envoyer — que peu de monde chercher le prince (54).

HASTINGS.

— Je le pense aussi.

RICHARD.

— Soit. Allons décider — quels seront ceux qui devront courir immédiatement à Ludlow.

À la reine.

— Madame,

À la duchesse.
et vous, ma mère, irez-vous — donner votre avis sur cette importante affaire ?
Tous sortent, excepté Richard et Buckingham.