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SCÈNE X.
demander s’il convient à votre seigneurie — de monter à cheval avec lui sur-le champ, — et de courir à franc étrier vers le nord, — pour éviter les dangers que son âme pressent.
HASTINGS.

— Va, l’ami, va, retourne à ton seigneur. — Dis-lui de ne pas s’alarmer de ces deux conseils séparés. — Son honneur et moi, nous sommes dans l’un, — et dans l’autre est mon excellent ami Catesby : — il ne peut s’y rien passer qui nous touche, — sans que j’en sois informé. — Dis-lui que ses craintes sont creuses et sans fondement. — Quant à ses rêves… je m’étonne qu’il ait la faiblesse — de prendre au sérieux les moqueries d’un sommeil agité. — Fuir le sanglier avant que le sanglier nous poursuive, — ce serait exciter le sanglier à nous courir sus — et à chasser sur une piste qu’il ne voulait pas suivre. — Va, dis à ton maître de se lever et de venir me joindre : — nous irons ensemble à la Tour, — où il verra que le sanglier nous traitera gentiment.

LE COURRIER.

— Je pars, milord, et je lui répéterai ce que vous dites.

Il sort.
Entre Catesby.
CATESBY.

— Mille bons lendemains à mon noble lord !

HASTINGS.

— Bonjour, Catesby. Vous êtes sur pied de bonne heure. — Quelles nouvelles, quelles nouvelles dans notre empire chancelant ?

CATESBY.

— Oui, vraiment, milord, ce monde est bien vacillant : — et je crois qu’il ne se tiendra droit — que quand Richard portera la guirlande royale.