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SCÈNE XII.

HASTINGS.

— Si elles ont commis cette action, mon noble lord…

RICHARD.

— Si ! C’est toi, protecteur de cette damnée catin, — qui oses me parler de si ? Tu es un traître ! — À bas sa tête !… Ah ! je jure par saint Paul — que je ne dînerai pas que je ne l’aie vue à bas ! — Lovel et Ratcliff, veillez à ce que ce soit fait. — Quant aux autres, que ceux qui m’aiment se lèvent et me suivent !

Richard et Buckingham sortent, suivis des conseillers. Lovel et Ratcliff restent seuls avec Hastings.
HASTINGS.

— Pitié, pitié pour l’Angleterre ! mais non pas pour moi ! — Niais que je suis, j’aurais pu prévenir ceci. — Stanley avait rêvé que le sanglier lui arrachait son casque, — et j’en ai ri, et j’ai dédaigné de fuir. — Trois fois aujourd’hui mon cheval a bronché sous son caparaçon, — et s’est cabré en voyant la Tour, — comme s’il répugnait à me porter à la boucherie. — Oh ! c’est maintenant que j’ai besoin du prêtre qui me parlait tantôt ! — Que je me repens maintenant d’avoir dit à ce poursuivant d’armes, — d’un ton si triomphant, que mes ennemis — étaient égorgés aujourd’hui à Pomfret, — et que j’étais plus que jamais sur d’être en grâce et en faveur ! — Ô Marguerite ! Marguerite ! voici ton écrasante malédiction — qui tombe sur la tête misérable du pauvre Hastings !…

RATCLIFF.

— Allons ! allons ! dépêchez ! Le duc voudrait dîner. — Faites une courte confession. Il lui tarde de voir votre tête.

HASTINGS.

— Ô grâce éphémère des hommes mortels ! — toi que nous poursuivons bien plus ardemment que la grâce de