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RICHARD III.
son œil en délire et son cœur effréné — désignaient une proie à sa toute-puissance. — Puis, au besoin, ramenez leurs pensées vers ma personne. — Dites-leur que, quand ma mère devint grosse — de cet insatiable Édouard, le noble York, — mon auguste père, faisait alors la guerre en France, — et qu’il reconnut, par une juste computation du temps, — que cette progéniture n’était pas de son fait : — la chose apparut vite dans les traits de l’enfant — qui ne ressemblait nullement au noble duc, mon père. — Pourtant touchez cela légèrement, comme une chose en l’air ; — car, vous le savez, milord, ma mère vit encore.
BUCKINGHAM.

— Soyez tranquille, milord : je jouerai l’orateur — comme si les honoraires d’or, pour lesquels je plaide, — m’étaient destinés à moi-même ! Et sur ce, milord, adieu.

RICHARD.

— Si vous réussissez, amenez-les au château de Baynard ; — vous m’y trouverez bien entouré — de révérends pères et de savants évêques.

BUCKINGHAM.

— Je pars. Vers trois ou quatre heures, — comptez sur les nouvelles qui doivent venir de Guildhall.

Buckingham sort.
RICHARD.

— Lovel, va en toute hâte chez le docteur Shaw.

À Catesby.

— Toi, va chez frère Penker. Dites-leur à tous deux — de venir me retrouver, avant une heure d’ici, au château de Baynard.

Lovel et Catesby sortent.

— Maintenant, rentrons pour donner l’ordre secret — de mettre les marmots de Clarence à l’abri des regards, —