Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/381

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
377
SCÈNE XIV.
même un mot d’approbation ; — quand il a eu fini, des gens de ma suite, — au fond de la salle, ont jeté leurs bonnets en l’air, — et une dizaine de voix ont crié : Dieu sauve le roi Richard ! — Aussitôt, j’ai pris avantage de ces quelques cris : — « Merci, chers citoyens et amis, ai-je dit, — ces applaudissements, ces cris de joie unanimes, — prouvent votre sagesse et votre amour pour Richard. » — Puis j’ai rompu là, et je m’en suis allé.
RICHARD.

— Quelles bûches que ces muets ! Ils n’ont pas voulu parler ? — Est-ce que le maire et ses confrères ne viendront pas ?

BUCKINGHAM.

— Le maire est ici à deux pas. Affectez quelque crainte. — Ne vous laissez haranguer qu’après de vives instances. — Alors, ayez soin d’avoir à la main un livre de prières — et de paraître entre deux hommes d’église ; — car je ferai à ce sujet une pieuse homélie. — Et ne vous laissez pas aisément gagner à notre requête. — Jouez la vierge : répondez toujours non, et prenez.

RICHARD.

— Je rentre. Si vous savez plaider aussi bien pour leur compte — que je saurai dire non pour le mien, — nul doute que nous n’amenions la chose à une heureuse issue.

BUCKINGHAM.

— Allez ! allez ! sur la terrasse. Voici le lord maire qui frappe.

Sort Richard.
Entrent le lord Maire, les Aldermen et les Citoyens.
BUCKINGHAM.

— Soyez le bienvenu, milord. Je fais antichambre ici. — Je crois que le duc ne veut pas qu’on lui parle.