Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/409

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
405
SCÈNE XVIII.

LA DUCHESSE D’YORK.

— Où est le bon Hastings ?

RICHARD.

— Une fanfare, trompettes ! Battez l’alarme, tambours ! — Que les cieux n’entendent pas ces commères — insulter l’oint du Seigneur. Battez, vous dis-je.

Fanfare. Roulement de tambour.

— Soyez calmes et parlez-moi doucement ; — sinon, je noierai vos exclamations — dans cet éclatant bruit de guerre. —

LA DUCHESSE D’YORK.

Es-tu mon fils ?

RICHARD.

— Oui, grâce à Dieu, à mon père et à vous-même.

LA DUCHESSE D’YORK.

— Eh bien ! écoute patiemment mon impatience.

RICHARD.

— Madame, je tiens ce trait de votre caractère — de ne pouvoir supporter l’accent du reproche.

LA DUCHESSE D’YORK.

— Oh ! laisse-moi parler !

RICHARD.

Soit ! mais je n’écouterai pas.

LA DUCHESSE D’YORK.

— Je serai douce et gentille dans mes paroles.

RICHARD.

— Et brève, bonne mère, car je suis pressé.

LA DUCHESSE D’YORK.

— Es-tu si pressé ? Moi, je t’ai attendu, — Dieu le sait, dans les tourments et dans l’agonie.

RICHARD.

— Et ne suis-je pas venu enfin pour vous soulager ?

LA DUCHESSE D’YORK.

— Non, par la sainte croix, tu le sais bien, — tu es