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SCÈNE XVIII.

RICHARD.

— Montre-lui le repos de l’Angleterre dans cette alliance.

LA REINE ÉLISABETH.

— Repos acquis par elle au prix d’éternels troubles !

RICHARD.

— Dis-lui que le roi, qui peut commander, la supplie…

LA REINE ÉLISABETH.

— De consentir à ce que le Roi des rois défend.

RICHARD.

— Dis-lui qu’elle sera une haute et puissante reine.

LA REINE ÉLISABETH.

— Pour en déplorer le titre, comme sa mère.

RICHARD.

— Dis-lui que je l’aimerai toujours.

LA REINE ÉLISABETH.

— Mais combien de temps durera ce toujours ?

RICHARD.

— Jusqu’à la fin de son heureuse vie, et de plus en plus tendre !

LA REINE ÉLISABETH.

— Mais combien de temps sa tendre vie sera-t-elle heureuse ?

RICHARD.

— Autant que le ciel et la nature la prolongeront.

LA REINE ÉLISABETH.

— Autant qu’il plaira à l’enfer et à Richard.

RICHARD.

— Dis-lui que moi, son souverain, je suis son humble sujet.

LA REINE ÉLISABETH.

— Mais elle, votre sujette, abhorre une telle souveraineté.