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MACBETH, LE ROI JEAN ET RICHARD III.

toire. Shakespeare avait encore sous les yeux la chronique de Hall : « Parmi les seigneurs dont le roi se défiait le plus, ceux-ci étaient les principaux : Thomas lord Stanley, sir William Stanley, son frère, Gilbert Talbot et six cents autres. Mais, de tous, celui en qui il avait le moins de confiance, était lord Stanley, parce que celui-ci avait épousé lady Marguerite, mère du comte de Richmond. En effet, quand ledit lord Stanley voulut se retirer dans ses terres pour visiter sa famille et pour rafraîchir ses esprits, disait-il, mais en réalité pour se bien préparer à recevoir le comte de Richmond dès son arrivée en Angleterre, le roi ne voulut point lui permettre de partir, qu’il n’eût laissé à la cour, comme otage, George Stanley, lord Strange, son fils aîné et son héritier. »

(67) Le fait est raconté par Hall en ces termes : « Parmi les nobles qui furent tués était Jean, duc de Norfolk, qui avait reçu l’avertissement de ne pas se risquer sur le champ de bataille. La nuit qui précéda sa jonction avec le roi, quelqu’un avait écrit ceci à sa porte :

« Jack of Norfolk, be not too bold,
For Dykon, thy master, is bougth and sold. »

« Jeannot de Norfolk, ne sois pas trop hardi, car Dykon, ton maître, est trahi et vendu. »

(68) D’après le texte de toutes les éditions anciennes, c’est sur la scène même qu’a lieu le combat entre Richmond et Richard, et que le roi est tué. Les éditeurs modernes, obéissant au préjugé classique, ont pris sur eux de changer l’indication originale et de faire mourir Richard loin des regards du public. Il va sans dire que nous n’avons pas cédé au même préjugé.


fin des notes.