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LETTRE A LORD ELLENBOROUGH
AU SUJET DE LA SENTENCE QU’IL A PRONONCÉE
CONTRE Mr B. I. EATON,
POUR AVOIR PUBLIÉ LA TROISIÈME PARTIE
DU SIÈCLE DE LA RAISON, DE PAINE

Deorum offensa, diis cura.
Si les Dieux ont des sujets de se plaindre, c’est que cela les regarde.

C’est contraire à l’esprit de douceur de la Religion Chrétienne, car sous son règne on ne saurait trouver comme sanction qui autorise un Gouvernement à frapper d'incapacités ou de pénalités qui que ce soit à raison de ses opinions religieuses. (Attention ! Attention !)
Discours du Marquis Wellesley, Globe, 2 juillet.

AVERTISSEMENT.

J’ai attendu avec impatience, pendant les quatre derniers mois qui viennent de s’écouler, qu’un écri-

1. Edition de 1817. – Daniel Isaac Eaton, libraire à Londres, avait été poursuivi en 1793 pour vente d’ouvrages de Thomas Paine. Il avait réussi à s’en tirer par une condamnation équivalant à un acquittement et avait publié le pamphlet ironique, Les Pernicieux effets, pour la société, de l’art de l'imprlmerie. Dès lors, il se fit poursuivre annuellement et supporta tant de condamnations que pour échapper leurs effets il passa en Amérique. Il revint en Angleterre, fut arrêté, eut ses biens saisis, ses livres vendus ; mais, incorri-