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CHAPITRE XXIII
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PREMIER TRAITÉ
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LES RITES
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Le duc grand astrologue dit : Très florissante est l’admirable Vertu 1 ! Elle est la régulatrice de toutes choses ; elle fait agir les êtres nombreux. Comment serait-ce l’effet de la force humaine ?

Je me suis rendu auprès du ta-hing 2 qui est le fonc-


1. La Vertu dont il est ici question est le principe suprême qui anime tout l’univers ; elle est symbolisée, dans son être, par le Ciel et la Terre ; dans son action, par les quatre saisons. Tchang Cheou-tsie rapproche de ce début la phrase suivante de Confucius (Luen yu, liv. XVII, chap. XIX, § 3) : 四時行焉百物生焉 « Les quatre saisons suivent leur cours et tous les êtres sont produits. »

— Dans le texte de Se-ma Ts’ien, le mot 洋 se prononce yang, et non sïang comme le dit Tseou Tan (cf. Introduction, t. I,p. CCXIII, où j’ai appelé, par erreur, ce commentateur Tseou Tan-cheng ; le mot 生 ne fait pas partie de son nom, mais signifie simplement ce maître »).

2. Le ta-hing 大行 était, comme le dit ce texte même, le surintendant des rites ; cette fonction avait été établie par les Ts’in. Sous la dynastie des premiers Han, l’empereur King (156-141 av. J.-C.) changea le nom de ta-hing en celui de ta-hong-lou 大鴻艣. Comme Se-ma Ts’ien ne prit une part active à la rédaction des Mémoires historiques qu’après l’an 110 avant J.-C, le fait que le préposé aux rites est désigné ici sous son ancienne dénomination de ta-hing prouve que ce texte a dû être écrit, non par Se-ma Ts’ien, mais par son père, Sema Tan. Plus loin cependant il est question du sacrifice fong sur le