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CHAPITRE XXVIII SIXIÈME TRAITÉ

LES SACRIFICES FONG ET CUAN'

Les empereurs et les rois qui, depuis l'antiquité, ont reçu le décret, comment se fait-il qu'ils n'aient pas ac-

1. Ce traité embrasse toutes les cérémonies de la religion d'état. Mais Se-ma Ts'ien lui donne plus spécialement le titre de Traité sur les sacrifices fong et chan, parce que ces sacrifices sont plus impor- tants que tous les autres. — Les commentateurs ne sont pas d'accord sur le sens qu'il convient de donner aux termes fong et chan. Le

caractère 3^1 signifie, suivant les uns, « faire un tas de terre » ; en effet, pour le sacrifice fong, on. élevait un tertre au sommet d'une montagne. Selon d'autres auteurs, ce caractère signifie « sceller », car on scellait les tablettes sur lesquelles étaient écrites des prières destinées à rester secrètes. — D'après Tchang Cheou-tsie, le carac- tère chan '1^ serait l'équivalent phonétique de '1™ et ferait allusion au caractère divin de la cérémonie. Selon Yuen Hong, cité par Ma Toan-Un dans son chapitre sur les sacrifices fong et chan, le caractère

chan serait l'équivalent de Bp£ « céder » et indiquerait l'acte religieux par lequel les anciens rois annonçaient au Ciel la cession de leur trône à un successeur ; celte interprétation se justifie par un texte de Men- cius (V, a, 6; Legge, C. C., vol. II, p. 237) dans lequel le caractère chan sert en effet à désigner la cession volontaire que Yao et Choen firent de leur trône. — Quel que soit le sens exact de ces mots, les cérémonies qu'ils désignent ne sont pas douteuses; le sacrifice fong se faisait en l'honneur du Ciel dont on symbolisait la hauteur en élevant