Page:Sima qian chavannes memoires historiques v6.djvu/95

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exposaient en détail les moeurs secrètes de Ting-kouo : c’est ainsi que toutes ces choses furent connues 51-47. Un décret chargea les hauts fonctionnaires de s’occuper du cas ; ils conclurent leurs délibérations en ces termes : « Ting-kouo s’est conduit de façon bestiale, il a bouleversé la loi morale, il est allé à l’encontre de l’ordre naturel 51-48 : il mérite la mort. » L ’empereur approuva. Ting-kouo se tua ; son royaume fut supprimé et devint une commanderie 51-49.

Le duc grand astrologue dit : Si le roi de King devint roi, c’est parce qu’à ce moment la dynastie Han venait de s’affermir et que l’empire n’était pas complètement réunifié. Aussi Lieou Kia, bien qu’il ne fût qu’un parent éloigné, devint-il roi grâce à ses stratagèmes et contrôla-t-il la région entre le Kiang et la Hoai. Si Lieou Tsë devint roi, c’est en favorisant par l’intrigue les Lu ; mais, en fin de compte, ses successeurs régnèrent en souverains durant trois générations. Quand une entreprise est basée sur la confiance réciproque, comment pourrait-elle ne pas aboutir à de grands résultats 51-50


51-47. Parmi ceux qui dénoncèrent Ting-kouo figurait Tchou-fou Yen . Sur le rôle de celui-ci dans la politique d’affaiblissement des seigneurs apanagés, v. l’Introduction de Chavannes au t. I, p. LVII et xci. La biographie de ce personnage figure au ch. 112 du Che ki. On verra, au chap. 52, ci-dessous, p. 103-106, comment il causa la perte du dernier roi de Ts’i, descendant de Lieou Fei.

51-48. Dans la phrase , il faut ajouter le caractère après . (leçon du Han chou).

51-49. Le Han chou ajoute, après « Ting-kouo se tua » : « il avait régné pendant 42 ans », où 42 est une faute pour 24. Ce prince régna de la 6e année de l’empereur King (151) jusqu’à 128 ( ), année de son suicide. Ts’ien Ta-tchao, cité par le Pou-tchou, compte 54 ans parce qu’il remonte par erreur à la 7e année de l’impératrice douairière, date de la nomination de Lieou Tsë comme roi de Lang-ya (v. Che Tche-mien , Han chou pou-tchou pien-tcheng, Hong-kong, 1961, p. 203).

51-50. ,  !. Cette dernière phrase me semble concerner les deux personnages dont vient de parler l’historien : Lieou Kia et Lieou Tsë. Ni l’un ni l’autre n’étaient, à première vue, destinés à devenir des rois apanagés en raison de leur parenté douteuse ou lointaine avec