Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/102

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LE CHŒUR.

Je le sais.

OIDIPOUS.

Dis-moi donc toute ta pensée.

LE CHŒUR.

Ne châtie point, pour un fait douteux, comme coupable d’un crime incertain, un ami qui s’est lié par un serment.

OIDIPOUS.

Mais, toi, sache que ce que tu demandes n’est rien moins pour moi que la mort ou l’exil.

LE CHŒUR.
Strophe II.

Non, certes ! J’en atteste le dieu Halios le premier de tous les Dieux ! Détesté des Dieux et des hommes, que je meure par les pires supplices, si j’ai pensé cela ! Mais le malheur de ma patrie déchire d’autant plus mon cœur que de nouveaux maux s’ajoutent par vous à ceux qui nous accablaient déjà.

OIDIPOUS.

Qu’il s’en aille donc, même s’il faut que je périsse ou que, méprisé de tous, je sois chassé violemment de cette ville ! Ta parole, non la sienne, m’a remué de pitié. Mais pour lui, il me sera odieux, où qu’il soit.

KRÉÔN.

Tu es inexorable, même en cédant. Ceci te sera dur,