Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/112

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LE CHŒUR.
Strophe I.

Puisse cette destinée m’être faite de garder la sainte honnêteté des paroles et des actes, selon les lois sublimes nées dans l’Aithèr Ouranien, dont l’Olympos est le seul père, que la race mortelle des hommes n’a point engendrées et que jamais l’oubli n’endormira ! Un grand Dieu est en elles et la vieillesse ne les flétrira point.

Antistrophe I.

L’insolence engendre le tyran ; l’insolence, s’étant rassasiée dans sa folie de nombreuses actions insensées et mauvaises, parvenue au faîte le plus haut, est précipitée au fond de son destin d’où elle tente en vain de sortir. Puisque le salut futur de la Ville est dans ce combat, je prie le Dieu de ne point permettre qu’il reste inachevé. Je ne cesserai jamais de prendre le Dieu pour protecteur.

Strophe II.

Si quelque homme se manifeste insolemment par ses paroles ou ses actions, s’il ne vénère point la justice, ni les demeures des Daimones, qu’une mauvaise destinée le saisisse à cause de ses iniques délices, s’il ne s’inquiète point des gains honnêtes, s’il ne s’abstient point des actes impies, si, dans sa démence, il porte les mains sur ce qui ne doit pas être touché ! Quel homme alors pourrait se glorifier de repousser de son cœur les traits de la colère ? Car, si ces actions impies sont honorées, à quoi me sert-il de me mêler aux chœurs sacrés ?