Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

OIDIPOUS.

Que dis-tu, Étranger ? Explique toi-même ce qui est.

LE MESSAGER.

S’il faut d’abord que je parle clairement, tiens pour certain que Polybos a quitté la vie.

OIDIPOUS.

Par un meurtre ou par maladie ?

LE MESSAGER.

Un seul moment suffit pour coucher dans la mort les corps vieillis.

OIDIPOUS.

Le malheureux est donc mort de maladie ?

LE MESSAGER.

Certes, et après avoir longtemps vécu.

OIDIPOUS.

Ah ! ah ! femme, pourquoi s’inquièterait-on encore des autels fatidiques de Pythô, ou des oiseaux criant dans l’air, et par lesquels je devais tuer mon père ? Voici qu’il est mort et enfermé sous terre, et moi, qui suis ici, je ne l’ai point frappé de l’épée ! À moins qu’il ne soit mort de me regretter, car, ainsi, on pourrait dire encore que je l’ai tué. Donc, Polybos est couché dans le Hadès, emportant avec lui tous ces oracles vains !