Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/187

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déroulant des nuits et des jours innombrables, fera que, sous un léger prétexte, ils rompront par la lance la concorde et l’alliance présentes. Alors, mon corps froid et endormi sous la terre boira leur sang tout chaud, si Zeus est encore Zeus, et si le fils de Zeus, Phoibos, est véridique. Mais il ne me plaît pas de dire les choses qu’il faut taire. Permets-moi de m’en tenir à ce que j’ai déjà révélé. Cependant, garde ta promesse. Tu ne diras jamais que tu as reçu Oidipous comme un habitant inutile de ce pays, à moins que les Dieux ne me fassent mentir.

LE CHŒUR.

Roi, il y a longtemps déjà que cet homme promet d’assurer de tels avantages à notre terre.

THÈSEUS.

Qui pourrait renoncer à la bienveillance d’un tel homme qui, avant tout, était en droit de s’asseoir parmi nous à l’autel hospitalier, qui est venu en suppliant des Daimones et qui offre un tel tribut à cette terre et à moi ? C’est pour cela que je ne repousserai point le don qu’il nous fait et que je l’établirai dans ce pays. S’il plaît à l’Étranger de rester ici, je te confierai le soin de le protéger ; s’il lui plaît de venir avec moi, il le peut. Je te donne le choix, Oidipous. Je consentirai selon ton désir.

OIDIPOUS.

Ô Zeus ! récompense dignement de tels hommes !

THÈSEUS.

Que veux-tu ? venir dans ma demeure ?