Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/206

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tu me reproches celles-ci devant ces hommes. Il te semble glorieux de louer le nom de Thèseus et Athèna qui est régie par de belles lois. Cependant, au milieu de tant de louanges, tu oublies ceci que cette ville l’emporte sur toutes celles qui savent honorer pieusement les Dieux. Et tu t’efforces d’en arracher par ruse un vieillard suppliant et de l’emmener captif, après lui avoir enlevé ses deux filles ! Maintenant donc, j’invoque les Déesses de ce pays et les supplie par mes prières afin qu’elles soient mes soutiens et mes alliées et que tu saches par quels hommes cette ville est gardée.

LE CHŒUR.

Cet Étranger est un juste, ô Roi ! mais ses misères sont lamentables et dignes d’être secourues.

THÈSEUS.

C’est assez de paroles, car les ravisseurs se hâtent, et nous, qui subissons l’outrage, nous restons ici.

KRÉÔN.

Que commandes-tu à un homme sans forces, afin qu’il obéisse ?

THÈSEUS.

Que tu me précèdes sur cette route et que tu sois mon compagnon, afin que, si tu retiens nos enfants en quelqu’endroit, tu me les montres. Si les ravisseurs ont fui, nous n’avons rien à faire ; d’autres les poursuivent et il n’est pas à craindre qu’ils passent les frontières et qu’ils rendent grâces aux Dieux. Marche donc en avant et sache que, si tu tiens, nous te tenons, et que la