Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/22

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facilement avant d’avoir tout entendu. Ainsi il cède à leurs désirs malgré sa volonté ; mais tu le verras bientôt lui-même.

DÈIANEIRA.

Ô Zeus, qui habites la prairie non fauchée de l’Oïta, tu nous as donné cette joie, bien que tardivement. Élevez la voix, ô femmes, les unes dans la demeure et les autres au dehors, car voici que nous nous réjouissons de cette nouvelle dont la lumière inespérée se lève pour moi.

LE CHŒUR.

Poussez des cris joyeux autour des autels, demeures qui reverrez l’Époux ! Que les jeunes hommes chantent d’une voix unanime Apollôn tutélaire au beau carquois ! Ô vierges, chantez Païan ! Païan ! Chantez Artémis, sœur d’Apollôn, l’Ortygienne, tueuse de cerfs et portant des torches dans l’une et l’autre main ! Et chantez aussi les Nymphes compagnes ! Je bondis en l’air et je ne résiste pas à la flûte qui règle mon âme. Évoé ! Évoé ! Le lierre me trouble et me pousse à la fureur Bakkhique ! Iô ! Iô ! Païan ! Païan ! Vois, ô la plus chère des femmes, ce qui s’offre à toi.

DÈIANEIRA.

Je vois, chères femmes. La vigilance de mes yeux ne me trompe point de façon que je ne voie pas cette foule. Je souhaite qu’il prospère ce héraut attendu si longtemps, s’il m’apporte quelque chose d’heureux.

LIKHAS.

Certes, nous revenons heureusement, et nous sommes