Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/280

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LE CHŒUR.

En ton extrême audace, tu as heurté le siége élevé de Dika, ô ma fille ! Tu expies quelque crime paternel.

ANTIGONÈ.
Antistrophe III.

Tu as touché à mes plus amères douleurs, à la destinée bien connue de mon père, aux désastres de toute la race des illustres Labdakides. Ô calamité des noces maternelles ! Ô embrassement de ma mère malheureuse et de mon père, elle qui m’a conçue, et lui, malheureux, qui m’a engendrée ! Je vais à eux, chargée d’imprécations et non mariée. Ô frère, tu as joui d’un hymen funeste, et, mort, tu m’as tuée !

LE CHŒUR.

C’est une piété que d’honorer les morts ; mais il n’est jamais permis de ne point obéir à qui tient la puissance. C’est ton esprit inflexible qui t’a perdue.

ANTIGONÈ.

Non pleurée, sans amis et vierge, je fais mon dernier chemin. Je ne regarderai plus l’œil sacré de Hèlios, ô malheureuse ! Aucun ami ne gémira, ne pleurera sur ma destinée.

KRÉÔN.

Ne savez-vous pas que, si les chants et les plaintes pouvaient servir à ceux qui vont mourir, personne n’en