Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/29

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partageât son lit en secret, pour une cause légère il a envahi la patrie de cette vierge, là où, disait-il, régnait Eurytos, tué ce roi et dévasté sa ville. Et maintenant, comme tu le vois, regagnant sa demeure, il a envoyé cette jeune fille en avant, non comme une esclave, mais entourée de sollicitude. N’aie point foi en lui, femme. Comment serait-il véridique, quand il est brûlé d’amour ? Il m’a semblé, maîtresse, que je devais te révéler tout ce que j’ai appris de Likhas. Beaucoup l’ont entendu comme moi dans l’Agora des Trakhiniens qui peuvent l’accuser. Si je dis des choses déplaisantes, je ne m’en réjouis pas, mais, cependant, j’ai dit la vérité.

DÈIANEIRA.

Hélas ! malheureuse ! En quelle calamité suis-je plongée ? Quelle peste cachée ai-je fait entrer sous mon toit ? Malheureuse ! Celle-ci n’est donc pas sans nom, comme le jurait celui qui l’a amenée ?

LE MESSAGER.

Elle resplendit par sa beauté et par sa race. Elle est née d’Eurytos et son nom est Iolè. Si Likhas n’a point dit ses parents, c’est qu’il ne s’en était point informé.

LE CHŒUR.

Je ne demande pas que tous les mauvais périssent, mais au moins ceux qui ourdissent des ruses pour le mal.

DÈIANEIRA.

Que faut-il que je fasse, femme ? Je suis anéantie de ce que j’ai entendu.