Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/296

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famille ! Ô fatale résolution ! Hélas ! enfant, tu es mort jeune d’une mort hâtive, hélas ! hélas ! non par ta démence, mais par la mienne !

LE CHŒUR.

Hélas ! que tu as connu tard la justice !

KRÉÔN.

Hélas ! je l’ai connue, malheureux ! Alors un Dieu furieux contre moi m’a frappé sur la tête et m’a inspiré de funestes desseins, renversant du pied mes joies. Hélas ! hélas ! ô travaux misérables des hommes !

UN ENVOYÉ.

Ô Maître, tu as rencontré et tu possèdes tous les maux, portant les uns dans tes bras et devant bientôt contempler les autres dans ta demeure.

KRÉÔN.

Qu’y a-t-il encore ?

L’ENVOYÉ.

Ta malheureuse femme vient de se frapper mortellement, prouvant ainsi qu’elle était bien la mère de ce mort.

KRÉÔN.
Antistrophe I.

Ô seuil de l’inexorable Aidès, pourquoi me perds-tu ? Ô messager d’un lamentable malheur, quelle parole as-tu