Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/297

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dite ? Hélas ! hélas ! Tu as achevé un homme déjà mort. Que dis-tu ? Hélas ! quelle calamité nouvelle m’annonces-tu ? La mort sanglante de ma femme après celle-ci !

L’ENVOYÉ.

Tu peux regarder. Elle n’est plus dans ta demeure.

KRÉÔN.

Hélas ! malheureux ! Je vois cette nouvelle misère. Laquelle me reste-t-il à subir désormais ? Ô malheureux que je suis, j’ai dans mes bras mon fils mort, et je vois d’un autre côté celle-ci morte ! Hélas ! hélas ! malheureuse mère ! Hélas ! mon fils !

L’ENVOYÉ.

Ayant embrassé l’autel, elle s’est frappée et elle a fermé ses paupières chargées d’ombre, après avoir pleuré l’illustre destinée de Mégareus et celle de Haimôn ; et, enfin, elle a jeté des imprécations contre toi qui as tué son enfant.

KRÉÔN.
Strophe II.

Hélas ! hélas ! je suis frappé de terreur. Pourquoi quelqu’un ne m’a-t-il pas percé par devant d’une épée à deux tranchants ? Malheureux que je suis ! Hélas ! hélas ! je suis accablé de misères !

L’ENVOYÉ.

Cette morte t’a accusé de ces deux morts.