Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/344

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PHILOKTÈTÈS.

L’embarras que te causera mon mal te trouble-t-il au point que tu ne veuilles plus m’emmener sur ta nef ?

NÉOPTOLÉMOS.

Toutes choses sont difficiles quand on renonce à sa propre nature et quand on entreprend ce qui est indigne de soi.

PHILOKTÈTÈS.

Mais tu ne fais et ne dis rien qui soit indigne de ton père en rendant service à un homme honnête.

NÉOPTOLÉMOS.

Je serai manifestement couvert d’opprobre : ceci me déchire depuis longtemps.

PHILOKTÈTÈS.

Non, certes, pour ce que tu fais ; mais pour tes paroles, je le crains.

NÉOPTOLÉMOS.

Ô Zeus, que faire ? Serai-je doublement mauvais en cachant ce qu’il est honteux de cacher, ou en disant d’ignominieux mensonges ?

PHILOKTÈTÈS.

Cet homme, si ma pensée ne me trompe pas, semble vouloir me trahir et partir en me laissant ici.